Droite progressiste

La semaine dernière nous assistions à un énorme lynchage médiatique et politique sur les propos du Pape Benoit XVI. S’il est vrai que l’église et la société actuelle sont en décalage, notamment sur des thèmes comme l’avortement et là le sujet du préservatif, la chasse aux sorcières me semble quelque peu démesurée.  Après quelques recherches, sur les propos exacts du Pape, et surtout le contexte, voilà ce que j’ai trouvé :

Question – Votre Sainteté, parmi les nombreux maux qui affligent l’Afrique, il y a également en particulier celui de la diffusion du sida. La position de l’Eglise catholique sur la façon de lutter contre celui-ci est souvent considérée comme n’étant pas réaliste et efficace. Affronterez-vous ce thème au cours du voyage ?

Benoît XVI – Je dirais le contraire : je pense que la réalité la plus efficace, la plus présente sur le front de la lutte contre le sida est précisément l’Eglise catholique, avec ses mouvements, avec ses différentes réalités. Je pense à la Communauté de Sant’Egidio qui accomplit tant, de manière visible et aussi invisible, pour la lutte contre le sida, aux Camilliens, à toutes les religieuses qui sont à la disposition des malades… Je dirais qu’on ne peut pas surmonter ce problème du sida uniquement avec des slogans publicitaires. Si on n’y met pas l’âme, si on n’aide pas les Africains, on ne peut pas résoudre ce fléau par la distribution de préservatifs : au contraire, le risque est d’augmenter le problème. La solution ne peut se trouver que dans un double engagement : le premier, une humanisation de la sexualité, c’est-à-dire un renouveau spirituel et humain qui apporte avec soi une nouvelle manière de se comporter l’un avec l’autre, et le deuxième, une véritable amitié également et surtout pour les personnes qui souffrent, la disponibilité, même au prix de sacrifices, de renoncements  personnels, à être proches de ceux qui souffrent. Tels sont les facteurs qui aident et qui conduisent à des progrès visibles. Je dirais donc cette double force de renouveler l’homme intérieurement, de donner une force spirituelle et humaine pour un juste comportement à l’égard de son propre corps et de celui de l’autre, et cette capacité de souffrir avec ceux qui souffrent, de rester présents dans les situations d’épreuve. Il me semble que c’est la juste réponse, et c’est ce que fait l’Eglise, offrant ainsi une contribution très grande et importante. Nous remercions tous ceux qui le font.

Y voyez-vous une attaque sur le préservatif ? Moi non. J’y vois avant tout plutôt un long rappel de l’engagement de l’église auprès des malades (c’est 90% de la réponse) ce qui est plutôt louable, quand au très bref passage concernant le préservatif, l’interprétation que j’ai est la suivante : Le préservatif ne doit jamais être considéré comme une finalité. Et là je pense que l’on peut difficilement prétendre le contraire.

En effet, avoir un préservatif, c’est bien, mais savoir comment on s’en sert, et pourquoi on s’en sert, c’est vital. Je ne suis pas là pour faire un cours sur la sexualité, mais il est toujours bon de rappeler qu’il existe de nombreux mode de transmission du VIH dont certaines pratiques sexuelles qui ne peuvent être protégées par le préservatif (même si elles restent plus rares).

De même que l’utilisation du préservatif doit également s’inscrire dans une véritable éducation, car mal utilisé, le préservatif ne sert à rien, et c’est là tout le danger ! A ce sujet, je vous invite d’aller vous informer sur le site sida info service sur le sujet.

Enfin il est contre productif et même dangereux de faire croire que le préservatif est l’arme absolue contre le sida. La distribution abusive, incontrôlée, sans discernement des préservatifs dé responsabilise et favorise chez les jeunes une vie sexuelle désordonnée. En effet, cela peut conduire à des situations où l’on se sent « invulnérable » sous prétexte qu’on se protège avec un préservatif et de multiplier les situations à risque. N’oublions pas qu’un accident est très vite arrivé.

Bref, la protection du Sida ne se résume pas à la distribution du préservatif, mais passe par une véritable campagne de sensibilisation et surtout d’éducation, et je résumerais ma note ainsi : Si le préservatif est un des moyens de lutter contre le VIH, il ne doit être en aucun cas une finalité. Sur ce, rangez le bucher, il n’y a rien à bruler si ce n’est les réactions surdimensionnées des derniers jours.

3 réponses à Et le préservatif dans tout ça ?

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