Droite progressiste

Autant mettre les pieds dans le plat tout de suite, j’ai longtemps été assez peu intéressé par le débat du mariage gay et de l’homoparentalité, ce n’a jamais été mon cheval de bataille. Néanmoins, les récentes polémiques sur le sujet, liées à la fameuse prière universelle du 15 aout (qui au passage a été largement exagérée par les média) m’ont fait réfléchir sur ce thème. Pour être honnête également, cette note n’est pas un parti pris, car je n’ai actuellement pas d’avis tranché sur la question, le but est plutôt d’alimenter une réflexion qui va au delà d’une vision candide et simpliste du « je suis pour » ou « je suis contre ». Car oui, à mon sens, le débat sur le mariage gay et l’homoparentalité est bien plus profond qu’il en a l’air.

Qu’est-ce que le mariage en 2012 ?

A ce titre, je vais reprendre à mon compte les excellentes questions posées par Christophe Barbier dans l’émission C dans l’air du 16 aout. La première concerne le mariage gay proprement dit. Pourquoi une communauté qui a toujours chercher à se démarquer des aspects traditionnels de notre société, une communauté qui a sût s’inventer ses propres codes, souhaite accéder au mariage, qui est en pleine perte de vitesse, à contrario du PACS qui lui fait des émules, même pour les couples hétérosexuels ? Et en poussant la réflexion sur le mariage, et au delà de la situation des couples homosexuels est-ce que cette institution dont les droits et devoirs ont été codifiés il y a plus de 200 ans (cher code civil) réponds encore aux besoins des couples (hétérosexuels) d’aujourd’hui ?

L’adoption et la bioéthique.

Au delà du mariage gay, on le sait tous, le vrai débat est celui de l’homoparentalité, et donc le droit à l’adoption. Or, aujourd’hui le système d’adoption n’est déjà pas adapté, puisqu’il relève du parcours du combattant pour les couples hétérosexuels. Si demain on autorise les couples de même sexe à adopter, ne risquons nous pas de voir ce système imploser ? Alors avant même d’autoriser ou non aux couples de même sexe, n’est-il pas vital de revoir le système d’adoption en France ? Bien entendu, toute modification doit se faire avec comme priorité le bienêtre de l’enfant.
Toujours dans les questions à se poser, est-ce que l’on ne va pas créer de facto une inégalité entre les couples d’hommes et les autres devant la possibilité d’être parent ? Les uns devant obligatoirement passer par l’adoption (très complexe on l’a vu), et les autres pouvant également procréer. Car si le tiers est plus facile à trouver pour un couple de femme, encore que, l’on peut poser la question du droit du père biologique, pour un couple d’homme ce n’est pas le cas… Sauf si l’on passe par une mère porteuse, ce qui est pour le moment interdit en France. Et là on commence à toucher du doigt des notions de bioéthique… C’est donc pourquoi le sujet doit  d’être abordé en profondeur avant de prendre des décisions.

Pour terminer

Enfin, je terminerais cette note sur 2 points :

  1. Dans le débats que j’ai pu écouter, on parle souvent de droit à l’enfant. Cette notion me fait vomir. Comme si l’on pouvait disposer d’un enfant comme l’on a le droit de disposer d’une peluche. En aucun cas l’intérêt des parents ne doit primer sur celui de l’enfant.
  2. Beaucoup ont vilipendé l’église pour cette prière du 15 aout, je vous invite à lire un très bon article d’un ami prêtre sur cette polémique intitulée « Prière et laicité ». Ensuite, pour ceux qui pensent encore que l’église est homophobe, je rappellerais simplement les propos de Jean-Paul II :

    Les personnes homosexuelles doivent être accueillies avec respect, compassion et délicatesse

8 réponses à La question du mariage gay et de l’homoparentalité n’est pas qu’une simple modification du code civil

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