Droite progressiste

Abstention, premier parti de France !

C’est sans doute le constat le plus affligeant de cette élection : L’abstention est de nouveau le premier parti de France. Même si elle concerne plus les électeurs de droite, j’y reviendrais plus tard, elle touche tous les partis. Pour moi, lorsqu’à peine un électeur sur deux se déplace voter, il s’agit d’un terrible désaveu pour la politique en général, une déroute pour la démocratie ! Mais plus loin encore, cela pose clairement la question de la légitimité des élus. Si ce cri d’alerte se voit dans les chiffres de la participation, je l’ai également ressenti sur le terrain en discutant avec les électeurs. Alors, avant même de parler de victoire de l’un ou défaite de l’autre, il me semble plus que nécessaire que les partis se posent la question de la désaffection des Français pour la politique.

Victoire à la Pyrrhus du PS ?

Indiscutablement, la gauche avec ses 54,3% au niveau national (50,76% en Rhône-Alpes) a remporté ces élections régionales. Mais pour autant, peut-on parler vraiment de plébiscite des présidents sortants ? Et cette victoire chèrement acquise, quel en a été le prix pour le PS ?

Prenons le cas de Rhône Alpes, avec seulement 25,6% des voix au premier tour en faveur de la liste Jean-Jacques Queyrrane, c’est bien 75% des suffrages exprimés  qui ne se sont pas retrouvés dans le programme du président sortant ! Plus dur encore, ce chiffre monte à 89% lorsque l’on compte l’abstention (même si je n’aime pas ce genre de calcul). Il est donc évident que seul, le PS n’avait aucune chance de garder la région, et qu’il a bien fallu toute l’hypocrisie de la stratégie d’alliance pour arriver à conserver Rhône-Alpes.

Je parle d’hypocrisie, car on sait, notamment en Rhône-Alpes, les difficultés qu’ont eues socialistes, écologiste et Front de Gauche à s’entendre. J’en avais parlé dans une précédente note, et les fais m’ont pour l’instant donné raison. Ainsi, lorsque l’on voit qu’au vendredi soir il n’y avait toujours pas de texte commun signé, et que de toutes les manières, le front de gauche ne le signerait pas, on peut sérieusement s’interroger sur les problèmes de gouvernance à venir sur des sujets clefs par exemple l’aménagement du territoire, le dossier du nucléaire, les JO, les nanotechnologies, les aides aux entreprises, etc.

Alors oui, il y a eu victoire, mais à quel prix ? Le PS et la gauche en général n’ont toujours pas de réelle doctrine en dehors du « Il faut battre la droite ». Les slogans de certains, les déclarations des autres sont également là pour le prouver. Et jusqu’à preuve du contraire, gagner pour gagner n’a aucun sens politique si l’immobilisme triomphe.

Nécessité de remise en question à l’UMP

Plus que la victoire de la gauche, je retiens avant tout un réel échec de la droite. Plus encore, j’irais même jusqu’à dire que ce n’est pas la gauche qui a gagné, mais la droite qui a perdu, toute seule. Certes, il n’y a pas eu de grand chelem, nous avons gardé l’Alsace, nous avons même gagné 2 nouvelles régions (mais perdu la Corse), mais cela n’efface pas le score national historiquement bas de la droite. Ce score est d’autant plus inquiétant qu’avec le bilan des régions dirigées par les socialistes, avec l’absence de réel programme et les alliances bancales de circonstance, nous aurions dû avoir un boulevard devant nous ! Ça n’a pas été le cas, bien au contraire ! La réalité est là, nous n’avons pas réussi à faire venir aux urnes notre électorat, et ce, malgré une très forte mobilisation des militants sur le terrain. Cette mobilisation des militants est  à mon avis la seule réussite de cette campagne !

Certains avancent la politique d’ouverture, d’autres la taxe Carbone pour expliquer cette désaffection. Qu’importe, mais ne désignons pas des « coupables » à la va-vite en oubliant l’essentiel, car un travail d’introspection me parait vital, et surtout, un retour à nos vraies valeurs, de droite (et en ce qui me concerne, nos valeurs Gaullistes), me semble nécessaire. À nous de faire que les résultats de dimanche dernier ne soit qu’une claque, car après tout, un revers électoral n’en est vraiment un quand on ne peut se relever.

La morale de l’histoire.

Je terminerais ce billet par une exposition de faits en direction de tous ceux qui souhaitent fanfaronner ou tirer des plans sur la comète :

  • En 2004, la droite vivait « un 21 avril à l’envers » et certains y voyaient une future victoire du PS aux présidentielles.
  • En 2007, avec 1,57% des suffrages, on disait que les verts et l’écologie appartenaient à l’histoire ancienne
  • Toujours en 2007, avec 18% des suffrages, on voyait dans le Modem, une future machine à gagner.
  • En 2009, avec 16% des suffrages, on disait que le PS était mort

Avec les résultats de 2010, et surtout l’abstention, bien heureux sera le « prophète » qui lira les résultats à venir.

2 réponses à Que retenir des élections régionales 2010 ?

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